Saint Vincent de Paul et les filles de la Charité

Comme promis dans ma précédente lettre, et pour conclure cette présente missive, je fais volontiers un petit écho concernant l’installation des Filles de la Charité à Fontainebleau :

La Reine Anne d’Autriche souhaitant vivement que les Filles de la Charité viennent elles-mêmes à Fontainebleau pour s’occuper des pauvres et des malades, Saint Vincent revient donc dans notre ville vers la fin du mois de juillet 1646 pour mettre au point cette fondation. Les religieuses sont arrivées munies de consignes précises et de sages recommandations… L’empressement à les accueillir fut grand, la curiosité, plus grande encore, car jamais les habitants n’avaient vu de religieuses hors du cloître. Elles ne portaient pas encore l’imposante cornette aux grandes ailes éployées. Ce n’est qu’en l’année 1685 qu’elle fut rendue obligatoire pour « protéger le visage des religieuses contre les incommodités du grand froid et de grand chaud » (lettre de Louise de Marillac à M. Portail).

Les deux premières sœurs s’installèrent dans une très modeste maison provisoire, en attendant de pouvoir prendre possession, en juillet 1656, d’un important immeuble, que le roi Louis XIV a acheté pour elles au prix de cinq mille livres, et qui fut désigné sous le nom d’« Hôpital de la Charité ». Cette maison était située rue Royale. L’une d’elles se nommait Anne Scoliège, et devait s’occuper spécialement des enfants comme directrice de la « Petite Ecole ». La deuxième se nommait Barbe Angiboust. Cette dernière  arriva  à Fontainebleau avec une expérience de douze ans. Elle avait une forte personnalité. Dans une journée ordinaire, les sœurs faisaient, entre autres, la visite des pauvres à domicile, le soin des malades chez eux à l’hôpital et une petite école pour l’instruction des filles. Sœur Barbe Agiboust s’avérant si précieuse qu’elle ne resta que six ans à Fontainebleau : Saint Vincent la rappela dès 1652 pour lui confier d’autres maisons importantes comme Brienne, Bernay et Châteaudun.

La semaine prochaine, je vous entretiendrai de l’arrivée des prêtres de la mission, curés de Fontainebleau, qui ont succédé aux religieux Trinitaires par la volonté de la reine Anne d’Autriche.

Entre temps, je vous assure de ma prière fidèle en Christ.

Père José+