Bethléhem : c'est lui qui nous porte

25 Décembre 2010 , Rédigé par csvp Publié dans #Spiritualité

La longue attente de l'Avent, après la longue attente de l'humanité sous l'ancienne Alliance, débouche sur un signe, encore plus paradoxal que tous les silences de Dieu.

Ce que Dieu nous donne à voir, à entendre, à comprendre, c'est un Enfant, son Fils éternel fait enfant des hommes. Celui que les mondes ne peuvent contenir est blotti, bien au chaud, dans les bras d'une mère. Celui qui apporte la paix à l'univers n'a d'autre rempart que la tendresse d'une femme. Celui dont la parole va faire tourner l'histoire sur ses gonds vit présentement ce que le Père lui donne à vivre: l'existence d'un enfant.

 

Et dès les premières heures de ce bébé, dans la mangeoire de Bethléhem, le mystère de l'Incarnation est là, saisissant, insaisissable. Le Verbe fait chair ne se dispense de rien, n'anticipe rien. Il ne fait pas semblant d'être enfant. Le Verbe de Dieu s'est vraiment voulu fragile, impuissant, démuni, en cette enfance qui est la sienne, sans cesser d'être le Maître de l'univers et le soleil des esprits.

Tout Dieu, totalement homme. Tout de Dieu et tout de l'homme, jusqu'aux traits de sa mère que l'on retrouve déjà dans sa frimousse.

 

La voilà manifestée, la grâce de Dieu  "sauvante et éduquante", dit saint Paul; et elle n'aura, ce soir et demain, et longtemps encore, pas d'autre manifestation que cet Enfant qui nous est donné, oui: donné, par le Père.

Et nous voici tout gauches devant ce berceau du Fils de Dieu. Nous regardons, surpris, ce signe de Dieu : "vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire".

Devant Jésus enfant, bien des choses deviennent impensables et superflues ...

 

Nous croyions être entrés pauvres dans la crèche, et voilà qu'il nous faut encore ouvrir les mains, décrisper les doigts, laisser tomber les richesses inutiles, les souvenirs encombrants, les projets alourdis d'impatience.

Il nous faut être là, ensemble, les mains ouvertes, heureux d'être appauvris, heureux de n'avoir rien à offrir que notre pauvreté et notre désir d'entrer à notre tour dans le vouloir du Père.

Si nous y consentons, si nous laissons faire Dieu, notre maison familiale, avec ses fidélités, ses solitudes et ses pesanteurs, notre maison communautaire, ni vraiment belle ni vraiment laide, peuvent devenir une crèche où Jésus  se reconnaîtra.

Une chose peut lui plaire en nous, et que d'ailleurs il nous donnera lui-même, c'est que tous, autant que nous sommes, nous soyons ramenés par son enfance à notre enfance, par sa pauvreté à notre pauvreté, et par sa venue à l'exode qu'il a choisi pour nous. Parce qu'Il est venu, il nous est donné de repartir; par la grâce de son commencement, il nous appelle au renouveau, quel que soit notre péché, quel que soit notre âge, et nous redit la promesse que nous lui avons faite de garder les mains vides et le cœur léger.

 

Oui, ouvrons les mains, et approchons-nous avec confiance de cette crèche qui est le trône de la Gloire. Le chant des anges nous invite à oser: "Paix sur la terre aux hommes que Dieu aime!" Il s'agit simplement de se laisser aimer.

 

Marie, elle aussi, nous invite à la joie, à sa joie.

Approchons-nous; elle nous tend son Fils, puisque aussi bien c'est pour nous qu'elle l'a enfanté;

 

Quand on le prend, c'est lui qui nous porte.

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